La lauréate du prix de thèse 2013 est Claire ZABAWA pour sa thèse intitulée « CONSULTATIONS MEMOIRE : ATTENTES DES MEDECINS GENERALISTES »
Suite au vieillissement de la population française, les syndromes démentiels sont devenus un enjeu de santé publique majeur. Afin d’améliorer leur prise en charge, les plans Alzheimer successifs ont créé puis développé des consultations mémoire.
Quelles sont les attentes des médecins généralistes, acteurs centraux de ces prises en charge, concernant ces consultations ?
Cette étude qualitative reposait sur deux entretiens de groupes semi-structurés, incluant sept médecins généralistes installés en Bourgogne de l’Est, dont quatre exerçaient en milieu rural. Tous avaient déjà eu recours à des consultations mémoire. L’échantillon raisonné faisait varier : âge, sexe, lieu, mode d’exercice et antécédent familial de syndrome démentiel. L’analyse thématique des entretiens a consisté en un codage inductif, assisté par informatique.
Les attentes des médecins généralistes différaient peu selon leur lieu d’exercice. Les apports diagnostiques des consultations mémoire étaient primordiaux mais ne s’avéraient en rien suffisants. Les médecins généralistes requéraient un relais pluridisciplinaire, médical et paramédical, indispensable pour enrichir l’évaluation, la prise en charge et le suivi du patient dans sa globalité. Unanimement, ils accordaient une place prépondérante à la prise en charge non médicamenteuse, organisée sous forme d’un plan de soins personnalisé. Les médecins généralistes soulignaient également les diverses problématiques rencontrées lors de l’évolution des pathologies démentielles : troubles du comportement, épuisement de l’aidant, anticipation du devenir,… Les consultations mémoire représentaient un recours indispensable afin de simplifier la gestion de ces situations complexes. Elles devaient notamment jouer un rôle d’orientation vers des structures d’accueil appropriées. En pratique, certains aspects des consultations mémoire étaient déplorés par les médecins généralistes. Néanmoins, les nombreuses alternatives proposées, notamment en milieu rural, témoignaient d’une volonté unanime d’optimiser les prises en charge dans l’intérêt des patients et de leurs proches.
La globalité escomptée par les médecins généralistes s’intriquait avec des problématiques gériatriques plus complexes. Les consultations mémoire semblaient donc devoir s’intégrer dans des réseaux de prise en charge bien plus larges afin de répondre davantage à ces attentes.