« Avez-vous du diabète sans le savoir ? » C’est la question que pose la campagne de dépistage organisée en Bourgogne Franche-Comté du 5 au 17 décembre 2016. Une opération portée par l’URPS Pharmaciens Libéraux et l’URPS Médecins Libéraux, en partenariat avec l’Assurance Maladie, la Fédération Française des Diabétiques et financée par l’ARS Bourgogne Franche-Comté. D’ores et déjà, 300 officines de la région se sont portées volontaires pour participer à cette campagne. A partir des réponses à un questionnaire, les personnes de 40 ans et plus, présentant au moins un facteur de risque supplémentaire, seront invitées à pratiquer un test de glycémie capillaire (sur une goutte de sang prélevée au bout du doigt). Un dépistage simple, rapide et gratuit. Si ce test indique une glycémie anormale, le pharmacien invitera la personne à consulter son médecin traitant, qui mettra en œuvre la procédure de diagnostic et assurera la prise en charge si le diagnostic de diabète est avéré. Diabète de type 2 Favorisé par une hérédité familiale et un surpoids associé à une mauvaise hygiène de vie (alimentation inappropriée, insuffisance d’exercice physique), le diabète de type 2 (92% des cas de diabète) ne donne pas de symptômes d’alerte pendant longtemps et peut évoluer à bas bruit avant d’être détecté. En France, entre 2009 et 2013, la prévalence du diabète de type 2 traité pharmacologiquement a augmenté en moyenne de 2,3% par an. En 2013, le taux de prévalence du diabète était de 4,7 %, soit plus de 3 millions de personnes traitées pour un diabète. Les études estiment à 500 000 le nombre de personnes diabétiques de type 2 qui s’ignorent. Ce retard de diagnostic favorise la survenue de complications cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, artérite, AVC), ophtalmologiques (rétinopathie pouvant conduire à la cécité), neurologiques, rénales, podologiques, qui font la gravité du diabète en termes de morbi-mortalité. C’est dire les enjeux de cette campagne de dépistage précoce d’une maladie chronique dont le coût annuel a été estimé à 7,7 milliards d’euros en 2013 (coût directement lié au diabète et à ses complications).
En bref
Les enjeux de la campagne
- Repérer les patients qui ne profitent pas ou peu du système de soins, présentant des facteurs de risque de diabète de type 2 et les faire bénéficier d’un dépistage glycémique en officine
- Favoriser l’adressage chez le médecin traitant pour diagnostic et prise en charge d’un diabète de type 2
- Participer à la prévention de l’entrée dans la maladie
- Participer à la prévention de la survenue de complications
Les mauvais chiffres du diabète
- 1ère cause de cécité de l’adulte avant 65 ans
- 1ère cause d’insuffisance rénale terminale
- Plus de 12 000 personnes diabétiques hospitalisées pour infarctus du myocarde par an
- 8 000 amputations par an
- Risque d’AVC (accident vasculaire cérébral) multiplié par 2 ou 3
Les principaux facteurs de risque du diabète de type 2
- Age supérieur à 40 ans
- Antécédent familial de diabète au premier degré
- IMC (indice de masse corporel) supérieur à 25 kg/m2
- Hypertension artérielle
- Dyslipidémie
- Chez les femmes : antécédent de diabète gestationnel et enfant de poids de naissance supérieur à 4 kg
Un parcours prioritaire Comme le cancer, les addictions ou les maladies cardio-vasculaires, le diabète fait partie des 13 thématiques identifiées par l’ARS Bourgogne-Franche-Comté comme devant faire l’objet d’une approche privilégiant la fluidité du parcours du patient, de la prévention à l’accompagnement médico-social. En vidéo Dijon-santé.fr a réalisé une vidéo à la demande de l’ARS, pour faire valoir les enjeux et le mode opératoire de cette campagne. Retrouvez ce clip sur http://www.dijon-sante.fr/ et sur le site de l’ARS Bourgogne Franche-Comté www.ars.bourgogne-franche-comte.sante.fr