Le Prix de thèse 2014 a été décerné à Ewa Gasiorek pour sa thèse intitulée « Etude de la concordance entre le score EPICES et l’évaluation spontanée de la précarité par les médecins généralistes »
Le médecin généraliste, exerçant la médecine de premier recours, est un des acteurs clé dans la lutte contre les inégalités sociales de santé. Or, celle-ci passe par l’identification des patients précaires, influencée en grande partie par les représentations variées de la précarité des médecins. Le score EPICES, validé dans les centres d’examens de santé mais peu utilisé en pratique courante, permet d’identifier facilement les individus en situation de précarité.
Existe t-il une concordance entre le repérage « spontané » de la précarité par le médecin et le repérage par le score EPICES ?
Cette étude montre qu’il existe une concordance entre l’évaluation des médecins et le score EPICES concernant le repérage de la précarité. Cette concordance est relativement satisfaisante et résulterait de l’intégration de nombreux éléments, dont l’emploi perenne et le fait d’avoir demandé à bénéficier de facilités de paiement des actes. La concordance entre l’auto évaluation du patient et le score EPICES est comparable et satisfaisante. Les médecins généralistes évaluent donc le statut social des patients quasiment aussi bien que ces derniers. L’utilisation du score EPICES peut donc trouver son utilité en cas de doute, mais sa systématisation ne semble pas nécessaire en pratique courante. Parallèlement, les médecins envisagent la vulnérabilité sociale avec moins de certitude que lorsqu’ils estiment une situation sociale satisfaisante. Ce constat inédit est sociologiquement significatif et demande à être approfondi par des études qualitatives.